Procès de Gaspard Glanz au TGI de Rennes pour 

"injure de presse" 

Gaspard Glanz a fondé le site d'information indépendant Taranis News. Avec sa caméra, il nous livre des images immersives des mouvements sociaux. Contrairement aux médias traditionnels, Taranis montre ce qui se passe au coeur des manifestations y compris les violences et provocations policières, ce qui n'ai pas du tout du goût des autorités. Ainsi, depuis l'automne 2016, Gaspard est la cible d'un acharnement judiciaire intense : placement en garde à vue pendant 33 heures à Calais pour un prétendu vol de Tackie-Walkie qu'un CRS avait égaré, contrôle judiciaire et même... un fichage S. Il comparaissait le 10 avril 2017 devant le TGI de Rennes pour "injure de presse" après avoir légendé une photo des policiers en civil prise en marge d'un rassemblement contre la Loi Travail par "Ein wolk, ein Reich, ein führer".Au delà de Taranis, l'issue de ce procès est capitale pour tous les journalistes de terrain qui peuvent, avec le climat répressif ambiant, un jour ou l'autre, faire l'objet des mêmes poursuites. 

Gaspard Glanz a fondé le site d'information indépendant Taranis News. Avec sa caméra, il nous livre des images immersives des mouvements sociaux. Contrairement aux médias traditionnels, Taranis montre ce qui se passe au coeur des manifestations y compris les violences et provocations policières, ce qui n'ai pas du tout du goût des autorités. Ainsi, depuis l'automne 2016, Gaspard est la cible d'un acharnement judiciaire intense : placement en garde à vue pendant 33 heures à Calais pour un prétendu vol de Tackie-Walkie qu'un CRS avait égaré, contrôle judiciaire et même... un fichage S. Il comparaissait le 10 avril 2017 devant le TGI de Rennes pour "injure de presse" après avoir légendé une photo des policiers en civil prise en marge d'un rassemblement contre la Loi Travail par "Ein wolk, ein Reich, ein führer".Au delà de Taranis, l'issue de ce procès est capitale pour tous les journalistes de terrain qui peuvent, avec le climat répressif ambiant, un jour ou l'autre, faire l'objet des mêmes poursuites. 

De nombreux militants et journalistes étaient présents au Tribunal de Rennes pour soutenir Gaspard. Lorsque qu'il est appelé à la barre, la Présidente énonce les faits qui lui sont reprochés : "Injure publique envers un corps constitué de fonctionnaires dépositaires de l'autorité publique par parole, image, écrit par moyen de communication par voie électronique". Selon son avocat, l'intitulé de ce chef d'accusation n'est pas recevable, car il ne s'applique pas au Droit de la presse ; De plus, ce dernier souligne que la procédure n'a pas été respectée notamment au cours de son audition au commissariat de Calais. Ces deux raisons incitent son conseil a invoquer la nullité, ce que la Cour refuse. 
A la barre, Gaspard indique qu'il a utilisé ce slogan pour dénoncer les dérives autoritaires de la police depuis l'instauration de l'Etat d'urgence et illustre son propos en évoquant ses collaborateurs blessés sur la rocade rennaise au décours d'une manifestation contre la Loi Travail au printemps 2016 (son avocat rebondit sur ce point en invoquant "l'excuse de provocation"). La présidente semble réceptive à  ses explications mais regrette qu'il n'ai pas rédigé un article pour faire par de ses préoccupations plutôt que d'annoter une photographie représentant des policiers avec un slogan évoquant le nazisme (sic).L'avocat de Gaspard insiste sur le fait qu'il fait qu'il tient un rôle de lanceur d'alerte de par son journalisme engagé qui met en exergue les débordements policiers et que son but n'était pas d'injurier ces fonctionnaires mais plutôt d'interpeller par des traits caricaturaux sur un délitement, voire un renoncement de l'état de Droit au profit d'un état d'exception autoritaire et demande de ce fait la relaxe de son client. Pour l'avocat des parties civiles, au contraire, Gaspard aurait outrepassé les droits de la liberté d'expression et avait l'intention de porter préjudice et de salir les fonctionnaires de police. De ce fait, il réclame que Gaspard soit condamné à verser 200 Euros au titre de dommage-intérêt à chaque policier (douze plaignants au total). 

A l'issue des débats, le Procureur de la République retient un caractère injurieux intentionnel et requière une condamnation à 6.000 Euros d'amende et 250 Euros de préjudice moral a verser à chaque fonctionnaire... 


Trois semaines plus tard : 

Le 2 mai, le Tribunal rend son verdict : Gaspard sera finalement relaxé, faisant ainsi droit aux demandes de nullité de ses avocats et constatant la prescription de l'action publique. Par cette relaxe, la Cour appliquait la Loi de liberté de la Presse de 1881, celle-là même que Léon Blum qualifia de "rares loi républicaines de la République". Mais 3 jours plus tard, coup de thêatre : le Procureur de la République interjette l'appel et renvoie donc Gaspard devant le Tribunal. 


Le procés en appel s'est donc déroulé le 31 octobre et a confirmé la décision de première instance : Gaspard est définitivement relaxé. 

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